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Le Haut Potentiel (H.P.I)



Pour désigner l’enfant qui manifeste des aptitudes intellectuelles hors normes, une grande variété de termes est utilisée : surdouance, talent, précocité, prodige, zèbre, haut potentiel

Cependant, chacune de ces expressions ne rend qu’imparfaitement compte de son état et, de plus, risque de l’enfermer dans un profil lourd à porter, parfois même opposé à la réalité qu’il vit au quotidien, tant en classe que dans son milieu familial.

👉 En effet, le mot "surdoué" par exemple, sous-entend l’idée d’hyper-performance, de don, donc de réussite, et gomme totalement une fragilité affective pourtant prégnante. Or, "l’intelligence différente" ne se manifeste pas au même niveau ni de manière uniforme dans tous les domaines et n’assure pas de la réussite sur le plan scolaire ni professionnel.



👉 Le terme "talent" renvoie quant à lui à des dispositions investies dans un domaine particulier, pas forcément intellectuel, comme la musique.



👉 L'expression "Enfants à Intelligence Précoce" évoque une sorte d’avance sur les autres quant à l’acquisition des compétences, et suggère un caractère limité au temps des apprentissages pour la précocité. Or, le décalage perdure à l’âge adulte.




Aujourd’hui, la terminologie "haut potentiel intellectuel (HPI)" est la plus souvent retenue, car elle rend davantage compte de la complexité de cette problématique et en offre une vision plus ouverte.

En effet, elle recouvre l’idée de potentialités multiples, différentes chez chaque individu et renvoie à des dispositions hors normes qui peuvent être développées ou rester non investies.



Le HPI n’est ni une pathologie, ni une cause de difficulté en soi, mais un fonctionnement particulier qui peut générer des difficultés s’il n’est pas détecté ni pris en compte.

A ce titre, la vigilance des équipes éducatives pour le repérer est essentielle, puisque dès la maternelle, les enfants à HPI manifestent leur fonctionnement particulier, au niveau de la pensée logique et de la sensibilité, ainsi qu’au niveau de problèmes fréquents d’adaptation, de socialisation, ou de gestion émotionnelle.
Seuls les spécialistes permettent l’identification officielle par un examen approfondi qui entraîne alors la mis en place des aménagements pédagogiques adéquats.


L’enfant avec un HPI ne présente pas un trouble cognitif mais un fonctionnement neurologique hors-normes, caractérisé par une connectivité entre certaines zones cérébrales et une vitesse de l’influx nerveux plus importante, qui se traduit par des capacités cognitives accrues.

Il accède ainsi plus facilement à des circuits spécialisés dans les fonctions exécutives et la représentation spatiale, principalement représentés dans le cortex frontal et le cortex pariétal. En outre, la force des connexions est particulièrement importante entre ces mêmes régions et entre les deux hémisphères cérébraux.

Un enfant est dit à HPI lorsque son rythme de développement intellectuel est nettement supérieur à celui de son âge. Son intelligence n’est pas quantitativement supérieure, mais qualitativement différente. Son cerveau est dans un état permanent d’intense activité.


Qu'est-ce que l'intelligence ?


L’intelligence peut s’exprimer sous différentes formes (aptitudes intellectuelles, émotionnelles, sociales, créatives, pratiques..), de manière générale ou dans un domaine en particulier (mathématiques, sport, musique), ou être le résultat de l’intégration de différentes caractéristiques personnelles (mobilisation des ressources, flexibilité, engagement…).



Gardner (1999) a défendu l’idée qu’il existe des intelligences multiples .


On estime aujourd’hui qu’entre 2 et 5 enfants sur 100 présentent un haut potentiel intellectuel. 
Il semble y avoir autant de filles que de garçons mais les filles sont moins nombreuses à être repérées car elles adoptent un comportement hyperadapté à la vie scolaire.

Les caractéristiques cognitives et les caractéristiques socio-affectives des enfants à haut potentiel montrent certaines constances malgré une grande variabilité.

Les enfants à HPI ne traversent pas toujours leur scolarité sans obstacle. Leur souffrance de n’être pas compris entraîne certains d’entre eux à décrocher. Ainsi, en France, près de la moitié redoublent au moins une classe, 33% sont en situation d’échec et 17 % font des études difficiles.

Ils sont particulièrement sensibles au contexte émotionnel de l’apprentissage.

En classe, leurs particularités se manifestent de différentes manières:



Les profils des élèves à HPI sont très variables.
George Betts et Maureen Neihart (Canada, 1988) ont mis au point une typologie prenant en compte les performances scolaires, certains aspects d’apprentissage et des traits de leurs personnalités.
Ils ont ainsi réparti les enfants à HPI en six profils aux frontières poreuses, puisqu’ils peuvent fluctuer au cours de leur scolarité.
Deux d’entre eux correspondent à l’image d’élève brillant et autonome tandis que les quatre autres s’en éloignent, parfois très fortement, au point qu’il est très difficile de déceler chez ces jeunes les caractéristiques de hauts potentiels, à cause de leur discrétion ou de leur attitude provocante.


Face aux apprentissages scolaires, les élèves HPI disposent de multiples atouts mais font face aussi à de nombreuses faiblesses, liées à leur fonctionnement cognitif particulier. Leur fonctionnement psychologique et affectif les place également devant le même type de défis.

Ainsi, de nombreuses difficultés scolaires peuvent se manifester dès la maternelle, mais émergent souvent à l’adolescence: les années de primaire et de collège se déroulent sans besoin véritable de travailler pour réussir mais au lycée, lorsque ses capacités ne suffisent plus, la spirale de l’échec scolaire peut s’installer, d’autant que l’adolescent n’a en général ni le sens de l’effort (peur de l’échec) ni celui de la méthodologie, puisqu’il n’a jamais eu besoin ni de l’un ni de l’autre et que ses résultats demeurent dépendants de sa qualité de relation avec l’enseignant ainsi que de son état émotionnel et affectif.



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